Humeurs du jour

Je viens de rentrer de cours.
Mon lycée a fait les choses en grand, je dois dire.
Des affiches "Je suis Charlie" dans les couloirs; des grands panneaux où on pouvait laisser un mot, une pensée, un cri de révolte.
Un temps avec le prof, après la minute de silence pour parler,; libérer les coeurs et les esprits. 
Des lumignons entourés de stylos.
Des #jesuischarlie dans les cahiers, sur les tableaux.
Et une célébration, laïque : pour dire à tout le monde de garder espoir, pour lutter contre la peur.
Lutter contre la peur.
Lutter contre la peur.
Lutter contre la peur.

Je confirme. C'était beau. Célébration dans la chapelle (qui ressemble davantage a une église tellement c'est grand.). Je ne m'attendais pas à voir autant de monde.
Ces immenses panneaux dans le hall. Quelqu'un qui a même cité Shakespeare, comme ça, en anglais : "The fault, dear Brutus, is not in our stars, but in ourselves...". Je n'ai pas compris ce que cette citation faisait là. The fault is in their stars. Des affiches "Je suis Charlie" au foyer. Des lumignons, des pancartes, des "我是 Charlie", des "Yo soy Charlie", des "todos somos Charlie", des "I am Charlie", des RIP, des "Je préfère mourir debout plutôt que de vivre à genoux". C'était beau. C'est beau.

(Je regrette juste que ma prof de français ai réussi l'exploit de faire un parallèle avec Voltaire, sur l'obscurantisme ou je ne sais quoi.)

Et sinon, je voulais écrire hier, je n'ai pas réussi. Je n'y arrive pas plus ce soir.
Moi aussi je pense à tous les gens que je connais qui vivent à Paris, et à ceux que je ne connais pas aussi.

Je met en spoiler pour la simple et bonne raison que j'ai besoin d'exprimer ça mais que ça n'a rien à voir avec le message:

Tout va super vite, tous les trucs qui se sont passés aujourd'hui... La rumeur du terroriste dans le métro m'a un peu fait flipper (le gars de Montrouge qui a tué une policière - et pour le coup, Montrouge c'est à deux pas de la maison).
J'espère qu'on va pas avoir une vague d'aggressions soudaine, on en a déjà pas mal sur les bras.

On en a pas trop parlé avec les profs, sauf en espagnol, et là c'était vraiment bien ; on était en train de bosser sur le discours du Nobel de Mario Vargas Llosa depuis la semaine dernière. Et devinez quoi ? Y a une partie sur les fanatiques, où il rappelle que c'est plus que jamais d'actualité. Je me suis fait une page dans mon cahier de philo - autant qu'il serve à quelque chose - et le prof a fait son cours sans un mot, comme s'il ne s'était rien passé. En philo. Grmmml.

A chaque intercours on se précipitait vers ceux qui avaient internet pour prendre des nouvelles.

Mes parents m'ont interdit d'aller aux rassemblements.

Ce qui m'a fait chaud au coeur, c'est toutes les pancartes chez les commerçants ; tout le monde a l'air vraiment touché, à la librairie c'était un peu sinistre, tout le monde était encore sous le choc.

Je voudrais écrire. Pour faire usage de ma liberté d'expression. Mais c'est dur. Et je me dis que c'est ça qu'ils voulaient, que ce soit dur. Alors je vais manger et ensuite je vais ECRIRE.

Je voudrais bien un grand panneau pour mes cris de révolte anonymes.

Le poème de Neruda est très fort, Ellana

C'est étrange Yza, parce que moi je ne me suis jamais sentie en sécurité en habitant à Paris, au contraire même...
Et c'est étrange, 'llana, parce que moi ça me donne plutôt envie de me déconnecter de Facebook. Enfin oui et non. C'est bizarre. Mais de toutes façons je suis trop accro à Fb et ce n'est pas bien...

Pas cette peur là, Mel', en ce qui me concerne, mais la désolation et le découragement de se rendre compte qu'on s'enfonce un peu plus dans un monde de haine et d'intolérance. L'avenir du genre humain... tellement incertain.
Heureusement qu'il y a des gens merveilleux, mais des fois je me demande si ça suffira.

Très mal dormi aussi.
Enfin fait (enfin bâclé serait plus le mot) ce devoir à la con, même pas soulagée en fait. Suis restée enfermée chez moi. Je pense que sortir et voir du monde au boulot demain va me faire du bien !
Ai pleuré devant la vidéo de l'interview de Patrick Pelloux sur itélé...

Bon... Pour continuer dans des choses futiles et plus légères, parce qu'on a besoin :
- Miu je pense très fort à toi pour demain ! Ca va aller ! Et après de toutes façons tu seras soulagée que ce soit fini !
- Je suis d'accord avec toi, 'Ska, le nouveau chaton de Pauline est TELLEMENT MIGNON ! J'ai passé une trop bonne soirée sur Fb mardi soir avec ça (du coup le choc le lendemain était encore plus rude >.<).
- J'ai eu 2 notes pour mon 1er semestre de fac : un miraculeux 12 en anglais !!! Je ne sais même pas comment c'est possible, je pense que le prof a eu trop pitié ! x) Et un super 16 à mon plan prévisionnel de mémoire ^^ (si seulement je pouvais aussi avoir 16 au mémoire en mai )
Je n'ai plus aucune motivation pour les cours mais ça fait quand même plaisir.
- Et voilà. Faut que je retourne à Salicande parce qu'hier je ne pouvais pas, j'aurais gâché ma lecture.

Je viens de désactiver mon compte FB.
Parce que je veux prendre un peu de recul, parce que ça fait longtemps que je voulais le faire aussi.

Mercredi, rassemblement sur la place de la mairie, discours du maire et d'une elue musulmane...

Hier, minute de silence au lycée conclue par un magnifique mais raté "nous sommes tous..." mais on avait pas comprit qu'il fallait répondre "Charlie"

Le soir, boeuf avec un grand pianiste que j'aime beaucoup, on a composé "Le blues de Charlie"

Aujourd'hui, un groupe voulait qu'on joue et chante la chanson "où est Charlie?" dans le lycée, bon grâce/à cause de moi qui a voulu diplomatiquement prévenir la vie scolaire des propos tenus dans les paroles, on a fait ça au rassemblement place de la mairie ce soir. Il y avait beaucoup de jeunes, des lycéens. Les "roussoyiens" comme on nous appelle, on donc joué et chanté Où est Charlie ? de manière absolument non-musicalement correct mais c'était bien quand même (ma guitare aime pas la bruine )
La presse était très présente, j'ai été kidnappée pour parler à France Bleu...

Mais, il va falloir tourner la page, penser à nos exams de gym et d'Anglais, au chaton de Pauline, et aux correspondants danois qui viennent mardi xD

Vivons, les gens !

Merde.

"So far, so good", que je t'ai dit, Salomé.
Mercredi, on avait un peur peur, on était sonné, écoeuré. Hier, il y a eu les hommages dans tout le lycées, c'était assez beau. Mais aujourd'hui, c'est autre chose. J'ai pas envie de tomber dans l'angoisse, dans la peur moche et suintante, j'ai pas envie.
Aujourd'hui, on continuait à discuter, et d'autres choses, aussi, essayer de faire des blagues. "The show must go on", disait ma prof d'anglais. Sauf qu'à 16h, c'est reparti, vite. Dst d'anglais annulé, la prof était partie chercher ses enfants près de la prise d'otage, personne n'est bien informé, on ne comprend pas. Aucun n'élève ne peut rentrer dans le lycée, ceux qui étaient encore dedans sortent, sur ordre du cpe pour certains. Les rumeurs fusent, pourtant, tout va bien ici, on sait que le quartier n'est pas touché. Dix minutes plus tard, les élèves peuvent entrer à nouveau, tout rentré apparement dans l'ordre.
J'ai pas envie de voir des amies pleurer devant le lycée parce que d'un coup, la peur serre le ventre. Pas envie d'avoir envie de crier aux gens de ne pas trop prendre le métro, quand même. Pas envie de vent de panique, ni de me dire "on sait pas où ça tombera demain".
Je veux pouvoir aller à la marche, dimanche, tranquille, pour donner de la voix, sans me dire "c'est la cible idéale, ce groupement, quand même..."

20 morts, trois jours. Peut-être que c'est effectivement affreux qu'il faille que les gens meurent devant notre porte pour qu'on se révolte. Mais je suis fatiguée de ce débat, fatiguée des débats à ce sujet en général, parce que 20 personnes sont mortes, putain.

"So far, so good", et j'irai bien, moi. Mais je voudrais bien ne pas commencer à ne pas avoir peur pour les autres.

(PS: Grosse pensée à toi, Piu, j'espère que tu ne ressasses pas trop et que tout ira bien pour toi aussi.)

J'suis désolée 'Ska, je sais bien qu'il faudrait parler des trucs beaux, positifs comme tu le fais pour réussir à se relever, mais je crois qu'on a besoin d'en parler.

Il s'est rien passé dans mon lycée. Les profs ne disaient rien, et même s'il faut bien continuer à vivre j'aurais préféré qu'on fasse pas comme si le long fleuve suivait son cours tranquillement. Il s'est rien passé dans mon lycée.
Sauf les infos qu'on grattait à ma voisine de derrière qui se débrouillait tant bien que mal pour nous donner ce qu'elle lisait.
Sauf ce putain de moment et j'ai les larmes aux yeux en y repensant où ma voisine m'a dit en regardant son portable : "Y a eu une fusillade Porte de Vincennes". Là où on s'est mis à gueuler intérieurement. Et un peu extérieurement aussi, en tremblant.
Sauf "Prise d'otages. Avec des enfants."
Sauf "S'ils lancent l'assaut, les otages sont exécutés."
Sauf les sirènes d'ambulance qui se sont succédées 10 minutes non stop et nous qui imaginions ce qui se passait là-bas.
Sauf les nerfs qui craquent, là où tu te rends compte que tu te ronges les ongles avec ferveur alors que c'est pas dans tes habitudes.
Sauf la montée de stress quand tout bouge enfin. "Ils ont lancé les deux assauts. En même temps." Là où on se fait engueuler par les profs parce que tout le monde se chuchote et s'exclame.
Quand on t'annonce les morts. Quand tu es soulagée pour "l'otage". Quand on te dit que des otages ont été libérés.
Quand on te dit que d'autres ont été tués.

J'ai envie de vomir.

J'aurais voulu penser que la crise est passée. Mais après 3 jours non stop, est-ce que ça va pas continuer ? Ça me fait profondément chier mais je suis pas tout tout rassurée. Déjà Montpellier, même si c'est pas directement lié. On pense à toi Piu !
Mes parents vont probablement m'interdire la marche. Et ouais la marche me fout la trouille. Et ça fait chier.

Du coup faut s'accrocher à toutes les belles choses qu'on a vues depuis mercredi : tous le monde qui s'épaule, le soutien mondial, l'affirmation encore plus forte de la liberté d'expression... Qu'on sache aller de l'avant.
Je dis ça j'ai le coeur à rien, mais une fois le choc passé faudra s'en souvenir.
<3 Charlie est là, et on va continuer à vivre.



12 journalistes ont été tués. 12 JOURNALISTES ONT ETE TUES. On est à 20 putain de morts, ouais. J'en peux plus.

Eh ben moi j'aime pas quand on fait peur à mes amies. Alors je vais faire un énième doigt d'honneur à mes révisions de partiels et je vais aller à cette marche, à Nantes, parce que la liberté c'est plus important que des putains de révisions.

Et je penserais à vous, qui pouvez pas y aller, et je vais emmener avec moi cet extrait du poème de Birago Diop que Misu' a brandit en hommage à ceux de Charlie Hebdo. Et je penserais à vous.

Courage à toutes, et oubliez pas d'être heureuses.

Penser à autre chose, oui. Tourner la page aussi.
Je ne sais pas si ceux qui sont morts auraient voulu tout ça. Toutes ces manifs; tous ces cris de révolte. Mais nous, je crois qu'on en avait besoin.
Besoin de croire en autre union.
Besoin de nous prouver à nous mêmes que nous pouvions être frères.
Que nous pouvions gommer les différences. Faire bloc.

El' je suis assez choquée que personne n'en ai parlé dans ton lycée. C'était pourtant ce qu'il y avait de mieux à faire. Un moyen d'éviter la panique. Un moyen de prévenir la violence chez les jeunes, de leur montrer les conséquences d'un désir de vengeance. D'apaiser les esprits.
De répondre aux questions, aux vraies. Qu'est-ce que la vie ?
Et la liberté ?
Et ne pas répondre par ces phrases toutes faîtes, ou par ces raisonnements maintes et maintes fois réchauffés que l'on trouve dans les manuels de philo.
C'est à ça que dois servir l'école, je crois.


Et puis, y a autre chose aussi. Ma mère bosse pour la TV et ils ont envoyé une équipe dans un collège, histoire de filmer la minute de silence. Un collège publique;  que certains qualifierait peut-être d'un peu "racaille". Le but étant d'avoir des ados de toutes catégories sociales, religions, penchants politiques, etc... Et ils ont demandé aux élèves ce qu'ils pensaient de l'attentat. Là; 4 types de réactions :

-- Ceux qui disaient que c'était une boucherie, et que c'était condamnable.
-- Ceux qui affirmaient que Charlie Hebdo l'avait bien cherché, et que c'était bien fait pour eux.

Et plus grave :
-- Ceux qui disaient que ce n'était qu'une vaste manipulation médiatique, et que personne n'était mort.

-- Ceux qui affirme que c'est UN COMPLOT  organisé par l'état !

COMMENT PEUT-ON RAISONNER AINSI ? 

C'est quelque chose qui me met vraiment en colère !

T'as raison Misu', moi aussi les théories du complot me mettent hors de moi. Surtout que la première que j'ai vue était faite par un anglais ; j'avais assez envie de lui dire que nous autres français, parisiens, avions un ressenti un chouïa différent de la situation. Et voilà que le "négationnisme" fleurit en France... cette façon d'analyser froidement la situation ("Nan mais moi je crois que ce que je vois" : on a pas de photos des corps, tiens. Juste celle de celui de Coulibaly, mais si on va quand même trouver un moyen de penser que c'est pas clair, "si si je suis sûr qu'il était pas à cet endroit là du magasin", "il est dans une position bizarre quand même"...) raaah.

Je me calme un peu. Ça fait très bizarre, une journée où il se passe rien.
Ce matin, en DST, j'étais vraiment sur les nerfs ; t'écoutais le silence, dehors, t'avais l'impression qu'un truc allait exploser d'une minute à l'autre.
Et à un moment y a eu une ambulance, ceux qui tendaient l'oreille (genre moi parce que je deviens parano) l'ont entendue mais elle était super loin. Là t'essayes de te rassurer "Nan mais de toute façon y a des ambulances tous les jours, c'est normal quoi".
Et ensuite, beaucoup plus proche, un ballet de sirènes, les ambulances qui se succèdent. Puis la sirène des pompiers. Et c'était particulièrent horrible de pas savoir si des gens venaient de se faire tuer.
Voilà, même quand il se passe rien je tremblote. Et j'espère que tout va bien se passer demain. EDIT : J'ai négocié et je vais à la marche.
Et que le Liban se trompe.

Ça m'énerve quand même, d'avoir été autorisée à aller à aucun des rassos.

La bonne nouvelle, c'est qu'Anymous aie décidé d'agir. Parce qu'en général, ils rigolent pas.

Random fact: je viens d'apprendre que Melwenn ça vient de melvenn qui veut dire papillon en breton...

NNNNYYYAAA !!!!!!!
*on se calme Misu', on se calme*
Super journée, malgré les évènements tragiques de ces derniers jours !
Et vous savez pourquoi ?
Parce que...
J'ai appris....
Un truc de dingue...
*allez; balance*
quelque chose qui me remplie de joie...
quelque chose dont je rêvais depuis longtemps....
*mais allez, eeeuuuuhhh*
et qui a modifié mon opinion sur le CDI du lycée...
Tenez-vous bien : (même si vous en avez strictement rien à faire) :

Jean claude Mourlevat viendra dans mon lycée pour une rencontre dans quelques semaines !!!

Du coup on a des livres à lire de lui, parmi ceux écrit pour ados.
J'avais déjà lu "le combat d'hiver" et "Terrienne", donc voil0. Mais je lirais "Silhouette" et puis "Le chagrin du roi mort", pour le fun.
Tous ces pauvres petits secondes qui vont devoir activer leurs neurones quelques heures pour s'employer à cet exercice ô combien difficile que représente la lecture se sont indignés. Beaucoup ne liront pas, c'est certain. C'est dommage. Mais bon.

Enfin bref, je suis très, très heureuse; même si je connais peu ces œuvres !

Au début  quand les documentalistes ont annoncé une rencontre, je m'attendais à un auteur pour littérature adulte, ou un jeune écrivain lambda, mais non. Mourlevat. C'est super !

 

Oh, et puis parce que ça m'a fait marrer intérieurement. Le CDI a prêté des bouquins de Mourlevat. Il y avait Terrienne, en grand format et format poche....
Et un gars a demandé la différence entre les deux Si le contenu était le même..
La documentaliste à beau eu expliquer que le texte était strictement identique quelque soit le format, que ce n'était qu'une question de police de taille de caractère, beaucoup on demandé le format poche...
Enfin bon.

Oh Misu' trop bien !!!
Ya des gens qui lisent tellement pas ça fait peur !!!

Papillon : Tu comprends ce que j'ai ressentis quand j'ai appris ce que voulais dire Lieska ?

Donc, nous maintenant , c'est Papillon et Noisette , enchantées.
ou Borboleta et Avelã si tu préfères...

Voilà, j'ai rien a dire de constructif, à part que je stress beaucoup d'accueillir ma corres' , elle va me trouver trop bizarre !!!

Courage pour ta corres Ska !
Elle te semble vraiment différente de toi ?
Et puis au pire tu seras une des seules personnes Française qu'elle rencontrera. Si elle n'a pas de modèle pour comparer, pourquoi te trouverait-elle bizarre ?

Bonjour, mastodonte dépressif hétérogène et philobizarre en approche.

Je vais pas trop trop bien, pardon.

Je vous dresse sympathiquement une liste non exhaustive de mes problèmes psychico-existenciels.
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A faire : se débarrasser d’un certain traumatisme ambulancier.

Je me souhaite pas de vivre beaucoup d’évènements choquants, si ce qui c’est passé m’affecte tant ; j’ai la phobie des sirènes d’ambulance. Souvenir d’un certain vendredi de stress et de pin-pons déchirants.
Encore, quand on est en classe, ça va, c’est loin, je fais abstraction, même si je cherche quand même le regard de ma voisine avant de me rappeler « Ah non merde c’est vrai, c’est fini les attentats, calme toi, c’est fini, c’est fini. ». Autant aujourd’hui je me suis rendue compte à mes dépends que ça m’affectait encore beaucoup : je l’ai entendue venir de loin, l’ambulance, et plus le bruit se rapprochait, plus je me pétrifiais, plus je tremblais, et puis j’ai compris qu’elle allait passer devant moi, dans la toute petite rue de mon lycée, là où y a pas d’ambulance qui est censée passer, et j’en avais les larmes aux yeux tout en m’obligeant à me calmer, et elle est passée, et je me suis calmée. Mais ça m’embête un peu de réagir comme ça. J’ai pas beaucoup de traumatismes enregistrés, il a fallu que ce soit celui-là ; et je peux vous dire qu’à Paris, des ambulances, t’en croise au moins cinq tous les jours.
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Et puis sinon je hais les polémiques. Je hais la politique. Parce que je suis incapable de trancher. De faire des choix sur des idées. Je suis quelqu’un d’extrêmement influençable, sans penser être naïve, mais il suffit de me donner de bons arguments pour que je trouve une idée recevable et que je ne sache plus ce que je pense d’un sujet. Que je n’en pense rien, que j’ai juste le cerveau tiraillé entre deux idées contraires. Approuver, ne pas approuver. Tout le monde a des opinions sur les choses. Moi aussi évidemment, mais je laisse trop parler dès que c’est recevable ; allez, j’ai quoi comme certitudes ? Qu’Hamlet c’est génial. Qu’Alain Damasio écrit de manière magnifique. Et puis quoi alors ? Je vous laisserai critiquer même ces deux certitudes jusqu’à ce que vous réussissiez à les fissurer.
J’approuve toutes les idées du monde, du moins je me sens capable de toutes les approuver ; vous en pensez quoi si je vous dis que Marine le Pen parle trop bien pour que je ne me laisse pas toucher, que le communisme a une certaine beauté dans l’idée de base, que je suis structurée de droite et que j’approuve plus ou moins ces idées, que la gauche me semble être un idéal qui m’effraie un peu, que je me sens capable de mourir pour une idée si on me convainc qu’elle vaut la peine tout en sachant que si c’était un autre qui m’avait parlé, je serais morte pour son idée à lui, que c’est con de mourir pour l’idée d’un autre d’ailleurs, que je crois en Dieu et que je veux suivre l’église catholique, que je sais qu’en naissant ailleurs j’aurais pu me convertir à n’importe quelle religion qu’on m’aurait proposé, que j’ai l’impression que ma foi m’empêche d’approuver certaines idées sans pouvoir démêler le vrai du faux, que je ne sais même pas si y a du vrai et du faux, que le monde se complique la vie pour rien, que je voudrais juste dormir et en finir avec les polémiques, les choix, les idées à avoir, et que je sais pourtant que c’est essentiel et qu’il est impossible de vivre sans, que la diversité des pensées humaines je trouve ça beau, et que je trouve ça horriblement, terriblement destructeur ? Que y a tellement de trucs dégueulasses qui sont faits, mais que je les trouve assez humains pour ne pas m’en indigner ?

Même là où le consensus me semblait acquis entre les gens et dans mon esprit, la polémique, toujours elle, LA POLEMIQUE, vient me rattraper. Devoir trancher sur Charlie. Discuter ou ne pas discuter sur le blasphème. J’AI des amies qui pensent qu’ils « l’ont bien cherché », même si elles condamnent l’acte, évidemment. Et je sais pourquoi elles pensent ça, et je comprends, et je m’en fous et je voulais juste avoir une vie tranquille et je suis désespérée de voir qu’il est impossible aux gens de vivre en harmonie, que y aura toujours quelqu’un pour condamner une idée et quelqu’un pour créer une idée à condamner. Et que le monde marche comme ça, que y aurai pas de progrès sinon, que vivre n’aurai servi à rien ; qui sait ? J’envisage même les possibilités inimaginables, et si la nouveauté c’était de la merde, que le « progrès » apportait trop de malheur pour qu’on parte à sa recherche, et si, putain, si le monde était gentil et qu’on se contentait tous de notre lot, et si, et si, et si, … Je voudrais pas de questions et j’approuve les questions.

Et la conscience d’exister avec les pensées contradictoires, toutes approuvées, toutes refusées parce que les idées commencent à me dégoûter et que les idées sont nécessaires, classées dans le cerveau, et marcher avec ça dans la vie, et avoir peur de pas pouvoir être comprise parce que je sais pas trancher sur les idées, et que évidemment y a des gens qui ont des idées tranchées, et moi je suis là dans ma tête les bras ballants, à pouvoir ni approuver ni réfuter corps et âme, à laisser couler inutilement.

Que ça fait 17 ans que je vis dans un monde et que j’ai toujours pas compris. Et que j’y désespère.
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J’ai eu un peu peur hier, même si maintenant ça passe j’ai l’impression (bon ça en donne pas l’air vu le début du message) : j’ai eu l’impression de recommencer à penser comme y a deux ans, quand j’ai passé 6 mois dans un truc que j’appelle dépression même si personne de qualifié autre que moi n’a pu le diagnostiquer comme tel. J’ai recommencé à réfléchir bizarrement, j’ai recommencé avec les pensées principales « C’est compliqué la vie », j’ai recommencé avec les va et vient des vagues de désespérance qui appuyaient sur ma poitrine et me faisaient des petits vides dans le cœur, ouais j’ai recommencé avec le vide, et ça fait flipper parce que j’ai pas trop envie de « rechuter ».


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Les gens me manquent terriblement. C’est très con d’avoir décidé que ses meilleurs potes habiteraient à Rennes et à Amiens.


J’ai pas la tête à rigoler, je me sens un peu seule à dériver dans le monde, et c’est pas cool cool.

Mais Ipiu m’a fait bien vraiment beaucoup rire en ressortant les meilleurs passages de l’article d’un odieux connard, et ça fait beaucoup de bien.
Et je suis fan de ton nom, Mel’. Je t’adoube Schmetterling, parce que c’est encore plus classe. Ou Pipaillon, parce que c’est mignon.

Que ça fait 17 ans que je vis dans un monde et que j’ai toujours pas compris. Et que j’y désespère.

Wolà je viens de relire cette phrase ; c’est peut-être un peu surfait, non ? ^^’


(au vu de mon message j'ai un sentiment un peu bizarre, une sorte de complaisance exhibitionniste dans le fait de relater mes problèmes au monde et une certaine masturbation intellectuelle dans le fait de faire tout un plat de ma petite vie - sincèrement désolée pour les analogies )


EDIT : Ce message est très beau et très super :

Cécile Corbel a écrit:Voilà 6 jours que je n'arrive plus à vivre normalement, ni travailler, ni même penser correctement.
Voilà 6 jours que beaucoup de monde commente les récents événements, et je lis et entends tant de de voix qui me ressemblent, mais aussi tant de discours, de réactions, et de récupérations qui me blessent.
Je n'ai ni conseils ni leçon à donner, encore moins de prédictions, d'analyses fines ou de solutions à proposer, je suis une petite personne parmi les milliards d'humains de cette planète bleue et je suis lâchement submergée par l'émotion.
Aujourd'hui, je fais cet inventaire bizarre pour moi, pour retrouver un peu d'estime de moi-même, et un peu de courage aussi,
Après tout "il faut tenter de vivre".
Je crois en la musique, la science, les mathématiques, l'exploration de l'espace, la cuisine, le vin, la danse, les petits matins d'hiver, les longues soirées d'été, le rire, la petite pluie fine agaçante qui tombe souvent par chez moi, l'école, l'archéologie et l'histoire, les fées, l'espoir qui renaît après la peine, l'intelligence, les livres, l'électricité et le feu, Darwin, Victor Hugo et Alexandre Dumas, le tout créé de rien, le suffrage universel, les bandes dessinées et les mangas, les paysages - des plaines aux montagnes, les peintres et le dessin, les dictionnaires et les romans, le droit de croire ou ne pas croire, le droit de devenir mystique le temps d'un coucher de soleil ou devant un monument érigé par les humains, l'infinie sagesse de mon chat, la force des femmes et des enfants, la douceur des hommes, le voyage, les conversations inutiles autour d'un café, le thé et ses parfums inspirants, les Gens, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, même s'ils m'énervent ou me désolent parfois, Vous, moi, mon amoureux, mes musiciens, mes proches, mes amis...
A bientôt.

Pas de longs discours à ton post Ellana, mais j'ai tout lu et je voulais te répondre par une citation de Pauline, du tome 3, l'Alliance.

L'Engrillagée a écrit:Tu mets la barre trop haut, et c'est la meilleure manière de ne pas arriver à la franchir.
[...]
Tu as vraiment peur de te laisser envahir par tes émotions, n'est-ce pas ? Tu as peur d'y couler, de ne plus avoir le courage de te battre. Alors, tu te bats tout le temps. Avec les autres mais surtout avec toi-même pour que ça n'arrive pas.
[...]
Est-ce que vous voulez dire que je peux parfois...ne pas me battre ?
- Et mettre ta formidable énergie dans les choses qui en valent vraiment la peine. Pour toi. (p.360)

Déjà Léti merci pour la citation de Pauline !

Ah la la , Lullana ! C'est pas facile toute ces interrogations que tu soulèves...

allez, j’ai quoi comme certitudes ? Qu’Hamlet c’est génial. Qu’Alain Damasio écrit de manière magnifique. Et puis quoi alors ? Je vous laisserai critiquer même ces deux certitudes jusqu’à ce que vous réussissiez à les fissurer.

Ces certitudes-là, Lull, ce sont des petites certitudes. Des certitudes qui ont le devoir de se modifier avec le temps, de perdre en force, ou d'en gagner,. C'est typiquement avec ce genre de certitude que l'on peut appliquer le proverbe :

"Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. "
Dans le sens où s'est à un instant T, celui de ton adolescence. Avec le désir de révolte, par exemple, de voyage, d'accomplissement de soi, etc.

Il ne faut pas avoir peur de les perdre. Mais il faut s'assurer qu'on désire bien les perdre avant..

J’approuve toutes les idées du monde, du moins je me sens capable de toutes les approuver ; vous en pensez quoi si je vous dis que Marine le Pen parle trop bien pour que je ne me laisse pas toucher, que le communisme a une certaine beauté dans l’idée de base, que je suis structurée de droite et que j’approuve plus ou moins ces idées, que la gauche me semble être un idéal qui m’effraie un peu, que je me sens capable de mourir pour une idée si on me convainc qu’elle vaut la peine tout en sachant que si c’était un autre qui m’avait parlé, je serais morte pour son idée à lui, que c’est con de mourir pour l’idée d’un autre d’ailleurs, que je crois en Dieu et que je veux suivre l’église catholique, que je sais qu’en naissant ailleurs j’aurais pu me convertir à n’importe quelle religion qu’on m’aurait proposé, que j’ai l’impression que ma foi m’empêche d’approuver certaines idées sans pouvoir démêler le vrai du faux, que je ne sais même pas si y a du vrai et du faux, que le monde se complique la vie pour rien, que je voudrais juste dormir et en finir avec les polémiques, les choix, les idées à avoir, et que je sais pourtant que c’est essentiel et qu’il est impossible de vivre sans, que la diversité des pensées humaines je trouve ça beau, et que je trouve ça horriblement, terriblement destructeur ?

Et si pour savoir ce que tu approuvais vraiment, tu te mettais à la place de ceux sur qui vont retomber ces mesures ? Poses-toi des questions plus petites, ,pour mieux cibler, aussi.

Ex : Tu citais Marine Le Pen, alors, la politique du FN inclue un référendum sur la peine de mort, par exemple.
-- Qu'est-ce que la mort ?
-- Accepterais-tu que la justice t'ôte la vie pour une action défendue par la loi ?

De même tu cirais l'Eglise catholique, alors parlons des homosexuels.
Beaucoup de catholiques sont contre le mariage pour tous (y a même eu des prières collectives dans les rues de Paris)
-- Si tu étais lesbienne voudrais-tu de ce droit ?
-- Ta vision de Dieu est-elle contre ça ? Ou te dis tu que Dieu tolère ceci (puisqu'on le dit un Dieu d'amour, par exemple) ?

Enfin Lull, je pense que tout ceci viens un peu  du fait que tu ne sais pas trop QUI TU as ENVIE d'ETRE. (mais peut-être que je me trompe.)
Tu évoquais aussi dans ton post

j’ai eu l’impression de recommencer à penser comme y a deux ans, quand j’ai passé 6 mois dans un truc que j’appelle dépression même si personne de qualifié autre que moi n’a pu le diagnostiquer comme tel.

Et bah peut-être que s'en était une.
Et que ça à laisser des traces, qui ressurgissent aujourd'hui avec tous ces évènements...
Tu as vu un psy (si tu veux pas t'étaler ou si ça te gêne, ne réponds pas ou envoie un MP) ?
Sans pour autant être dépressive, avoir quelqu'un pour te guider pourrait  t'être utile.
Et te permettre de te découvrir, de t'assumer.

Je suis d'accord avec Misuto. Pour une idée donnée, fais des recherches pour être sûre de ne rien oublier, et fais-toi une liste de "pour" et "contre". Quand il s'agit de politique surtout, ça aide à ne pas se laisser influencer par la façon de parler et à aller à l'essentiel. Par ailleurs, tu n'es pas obligée d'embrasser une idéologie "complète".
Exemple : Je suis catholique et totalement pro-mariage pour tous. Et je ne trouve pas ça contradictoire.

Courage !

De bonne humeur aujourd'hui ! J'ai été essayé un cours de karaté dans mon quartier et j'ai adoré ! Malgré quelques petits trucs bizarre, j'ai retrouvé l'ambiance martial de mon petit club bordelais que j'avais perdu en faisant du karaté à Paris (ambiance colo de vacances et compétitions à mort).Et en plus, comme les positions, attaques, défenses etc. étaient déjà en japonais en France... j'arrive à suivre sans trop de problèmes (à part droite et gauche... déjà que je confonds en français hein) !!

Bon, j'essaie de ne pas trop de réjouir, ce n'était qu'un seul cours, peut-être que mon opinion est hâtive mais j'y crois. Je le sens bien ce club.
Puis, j'essaie de prévoir des trucs cool, de rencontrer des gens... Allez, ça va le faire !

Meurchi pour vos messages, ça passe ^^ (Misuto tu m'impressionnes beaucoup, tu sais ; c'est génial la manière que tu as de voir les choses aussi clairement, ce que tu dis m'aide vraiment beaucoup.)

(par rapport au mariage homosexuel, sans que j'aie envie de rentrer dans un quelconque débat, c'est plus compliqué que ça : le mariage, je serai totalement pour, tant que ça n'implique pas des choses autrement plus contestables éthiquement parlant ; du genre la GPA.)

Ça a l'air vraiment cool le karaté, Léti ! (enfin la manière dont tu en parles, en tout cas ^^) Un de ces jours j'essaierai peut-être un sport de combat ! (ou un sport tout court, tiens )

Quoi ? Vous voulez vraiment savoir ce qui me rend si heureuse ?
Ok, ok, alors ...

Spoiler:

Depuis des années que je rêve de ça, que ça ait été en bibliothèque ou maintenant en CDI. Ca va vraiment se faire au printemps et waw !!! Ca me met quand même un peu la pression parce que je vais vouloir que tout soit parfait et tout, mais sérieux je suis tellement heureuse ! Rhalala...


Ca fait du bien des nouvelles comme ça, ça permet d'avoir le sourire et d'affronter les trucs moins drôles, ça remonte le moral quoi.
Je vous envoie du concentré de joie intense les z'amis !



EDIT : Ah aussi, un truc trop mignon et trop bien : j'ai vu tout à l'heure sur le blog de Pauline (dans un des commentaires) que des parents avaient appelé leur fille ELLEL ! Je trouve ça génial Et c'est marrant parce que je pensais justement à ça il n'y a pas longtemps, je me disais : quels noms y a-t-il dans les Eveilleurs qui pourraient être donnés à des enfants ? Il y a Jade, qui est un prénom que j'ai toujours adoré, Maya aussi parce que j'adore ce qu'elle représente mais c'est dur à porter comme prénom (Maya l'abeille et cie...), et puis je me disais Ellel pourquoi pas, j'aime bien la sonorité et c'est original ^^ Et bah voilà ! En même temps je ne sais pas si c'est très facile à porter non plus mais... j'espère qu'elle aimera les Eveilleurs quand elle sera plus grande et qu'elle sera fière de porter ce prénom !
C'est l'anecdote attendrissante du jour. Trop de bonheur ^^

Tiens ! Ça n'a rien a voir, mais Léti, tu fais du karaté ? Je fais aussi d'un sport de combat : du kung fu. Je trouve ça génial de faire un art martial, déjà parce que ça défoule, ensuite car c'est plus facile de comprendre les passes d'armes et coups portés dans les romans !

C'est génial Ipiu ! Tu nous raconteras tout tout tout hein !